Notre modèle de travail

Le programme spécifique d’accompagnement global de la santé pour personnes exilées et victimes de tortures


Depuis plus de quarante ans, le Centre Exil développe son programme. Grâce à une expérience de plusieurs milliers de patients, les modèles d’intervention ont été affinés tout au long des années. Toutes les victimes de violence et de torture qui consultent le Centre ont la possibilité de bénéficier d’une prise en charge intégrale psychologique, psychocorporelle, médicale et sociale à travers une aide individuelle, familiale et/ou en groupe.

Nos années de pratique avec cette population nous amènent à confirmer notre modèle thérapeutique qui met en place une articulation entre l’individu et son contexte. Cette approche systémique inclut, en plus du travail thérapeutique individuel, tant la mise en place d’un réseau autour de nos patients que des activités de groupe. Ces deux types d’intervention, leur articulation et leur pertinence pour chacun de nos patients sont évaluées lors du travail d’équipe interdisciplinaire. C’est ainsi que nous agissons sur les deux principales sources de souffrance de nos patients : d’une part la souffrance liée aux expériences traumatiques, qui demande un travail personnalisé et spécialisé, centré sur l’identité individuelle perturbée suite aux traumatisme ; d’autre part, les difficultés liées au trouble de l’identité sociale suite à l’exil, à l’isolement et à la déculturation : l’espace du groupe permet la recréation d’un lien d’appartenance et la reconstruction dans un nouveau contexte social.

En ce qui concerne le traumatisme lié à la violence subie, nous mettons l’accent sur les véritables enjeux de la situation vécue, en aidant les victimes à se repositionner par rapport aux techniques de manipulation psychologique des tortionnaires. Ce modèle de prise en charge a pour but d’aider les victimes à se libérer de l’emprise psychologique des tortionnaires :
1. en réalisant que la mise en doute de leurs valeurs personnelles représentait une réponse naturelle face à une situation extrême.
2. en prenant conscience du processus de culpabilisation et de honte auquel elles ont été soumises par leurs bourreaux.
3. en encadrant à nouveau leur vécu de peur, de honte et de souffrance.

Dans ce contexte, le travail psychothérapeutique aide la victime à prendre conscience de ses ressources personnelles et à réaliser comment sa créativité personnelle lui a permis de survivre. Dans ce cadre global de « normalisation » de l’expérience (où le patient ne se sent plus responsable de ce qu’il a vécu et comprend que sa réaction est tout à fait adaptée à la violence subie), nous appliquons des techniques spécialisées du traitement des conséquences du traumatisme (syndrome post-traumatique), aux niveaux cognitif, émotionnel et comportemental.

Par ailleurs, un aspect essentiel de notre intervention repose sur la relation elle-même entre le patient et le professionnel. La victime de violence organisée est touchée dans sa confiance de base envers les autres : rétablir un véritable lien avec le professionnel devient le premier grand pas vers la reconstruction personnelle. C’est pourquoi les professionnels d’Exil ont été formés au développement de l’empathie, à l’accueil, au respect du rythme du patient ainsi qu’à la compréhension de la souffrance contextualisée. Comme nous l’avons mentionné plus haut, toutes les démarches thérapeutiques s’adressent toujours à l’individu en relation avec son entourage familial et social.

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